Comprendre le comportement humain grâce au behaviorisme

Introduction au behaviorisme

On va parler d’un outil qui a franchement changé ma vie. Je m’inspire beaucoup de ce que j’apprends des chiens pour comprendre l’humain, et aujourd’hui on va parler de behaviorisme. On a vu dans les 2 premiers épisodes pourquoi il’est indispensable de comprendre notre propre fonctionnement, en prendre conscience avant de pouvoir le modifier vers quelque chose qui nous plait plus.

Je suis Laetitia Gonnon, ma mission est d’aider à accéder à la psychologie humaine en tant que propriétaire de chien, pour pouvoir créer une relation saine avec notre chien.

Le behaviorisme est un “filtre”, une manière scientifique d’analyser le monde, qui se base sur l’observable, et qui est très facile et simple à appliquer. On peut l’utiliser aussi bien pour les animaux que pour les humains. Je vais vous montrer concrètement comment l’utiliser avec les chiens, puis avec nous-même.

Le behaviorisme appliqué aux chiens

3 points sont essentiels dans le behavorisme : 

• Pas d’interprétation
• Pas de déformation de la réalité
• On se base sur ce que l’on voit
• Outil de mesure = nos yeux + un chronomètre

Et oui, car un comportement, par définition est VISIBLE. Ce n’est pas une supposition, ce n’est pas une interprétation, c’est juste quelque chose de visible.

1er exercice, je vous propose d’essayer de faire la différence entre un comportement et une interprétation.

Je commence par du facile:

Mon chien est content : interprétation.

Mon chien a les oreilles vers l’avant : comportement.

Mon chien a peur : interprétation.

Mon chien a la tête plus basse que à son habitude : comportement.

Ok compris ? je vous conseille de vous entrainer à différencier le “visible” de “l’interprétation” (PS: c’est aussi un exercice que l’on fait en CNV, on aura l’occasion d’en reparler).

Maintenant, le modèle que l’on va utiliser est trés simple (attention, le behaviorisme ne se résume de loin pas à cela, mais c’est ce que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui pour commencer) : 

A: Antécédent

B: behavior

C: Conséquence

Donc A c’est tout ce qui s’est passé avant le comportement.

• A: je dis assis à mon chien
• B : mon chien s’assied
• C : il reçoit une récompense.

Si on prend une situation moins évidente :

• A : J’ai senti une odeur au loin
• B : je tire en direction de l’odeur
• C : je me suis rapproché de l’odeur de 2cm (j’ai pu identifier qui a fait pipi là!), puis on m’a tiré en arrière ou fait le poteau ou fait demi-tour 

Le but de l’individu c’est de remplir une fonction à son comportement : soit obtenir quelque chose, soit fuir quelque chose.

Ensuite, C devient A, et ça recommence, en cycle (à expliquer). Toute la vie. En fonction des résultats (conséquences) ça va influencer le futur.

Après, bien sûr ce n’est pas si simple. A et C peuvent se complexifier. Dans A, il peut y avoir l’historique, les antécédents + ou- lointains, etc.

Attention, SIMPLE ne veut pas dire que tout est facile.

A peut être d’origine interne, externe, une combinaison de plusieurs choses… le nombre de paramètres peut être très grands et difficile parfois à identifier.

Le behaviorisme appliqué aux humains

Maintenant, et c’est là que ça devient passionnant, nous pouvons appliquer ce modèle aux humains en ajoutant quelques étapes.

Il existe plusieurs modèles, et ils ont tous en commun une approche basée sur les principes du behaviorisme et de la TCC, et visent à comprendre les relations entre le contexte, les pensées, les émotions et les comportements.

Je vais vous proposer ma version, mais à vous de vous l’approprier :

• Contexte 
• Pensée automatique
• Emotion
• Action
• Conséquence

EXEMPLE :

• Contexte : je suis en retard, je me prépare vite et au moment de sortir je casse un vase
• Pensée automatique : c’est pas possible, il manquait plus que ça, j’en rate pas une!
• Emotion : agacement, lassitude
• Action : crispation interne, claque la porte, conduire de manière frénétique
• Conséquence : créer un accident de voiture

Puis on va travailler sur la pensée automatique. En trouvant une pensée alternative, on peut complêtement dévier toute la suite de l’histoire… C’est comme changer le trail du train de 2 degrés, mais au final au long des KM ça fait un gros changement !

Versus :

• Contexte :  je suis en retard, je me prépare vite et au moment de sortir je casse un vase
• Pensée alternative : j’aimerais prendre l’habitude de partir 15min avant pour ne pas faire les choses dans la précipitation, j’essayerai la prochaine fois
• Emotion : empathie, espoir, envie d’essayer quelque chose de nouveau
• Action : partir tranquillement et envoyer un SMS d’excuse du retard

= Conséquence : arriver sereine au rendez vous

Conclusion du behavorisme appliqué à l’humain

L’analyse fonctionnelle du behaviorisme est vraiment un outil simple mais puissant, que tout le monde peut utiliser à tout moment. C’est un outil que l’on s’approprie vite, mais ça demande un peu d’entrainement.

Grâce à cet outil, on va pouvoir modifier les 8 éléments vus dans l’épisode 1, qui peuvent autrement être des “freins” à l’éducation et la relation avec notre chien:

• Nos besoins
• nos sens
• notre passif
• nos émotions
• nos valeurs
• nos biais cognitifs
• nos croyances et blocages
• nos pensées

En prenant conscience de nos pensées automatiques, on va pouvoir voir ce qui fait blocage dans la relation, et les changer petit à petit.

C’est aussi un exercice incroyable qui apprend la flexibilité d’esprit. Je m’entraine (même après coup) à voir les choses autrement. A ne pas tout prendree comme vérité absolue. C’est un muscle qui s’entraine !!!! mais pour cela il faut aussi “atrophier” les anciens muscles, c’est à dire les pensées réflèxes !!! Tout au long de ce podcast je vais vous donner des petites stratégies pour vous muscler, comme des petits exercices, comme si je vous expliquait comment faire des pompes et des squats. 

EXERCICE : je vous propose de vous entrainer 1x par jour à prendre 1 situation (même banale) et l’analyser selon le schéma : contexte, pensée, émotions, action, conséquence.