2. Le langage canin

Les chiens nous parlent, et souvent on ne sait pas les écouter !

 

Commençons par comprendre le principe de l’échelle d’agression. Je conseille toujours aux personnes de l’imprimer et l’afficher sur le frigo, car tout le monde devrait la connaître, y compris les personnes qui n’ont pas de chien (car on est tous amené à croiser un chien dans notre vie à un moment ou un autre).

Le principe de l’échelle d’agression est simple : tous les chiens savent dire poliment « arrête, je n’aime pas, stp. ». Si on ne les écoute pas ils vont devoir monter d’un ton « je t’ai demandé d’arrêter, stp », puis d’un ton « tu arrêtes maintenant ça suffit ! » jusqu’à finir par être vulgaire puis même en arriver aux dents.

 

Ensuite, une fois que le chien a appris (involontairement de notre part), que d’être poli ne fonctionne pas, il va dorénavant commencer directement par l’étape vulgaire ou des dents. Et il faudra alors réintroduire les échelons de l’échelle, ce qui prend du temps…

 

Donc il est important de savoir reconnaître quand le chien nous demande poliment de le sortir de la situation.

Exemple : on le brosse, il se lèche le museau puis baille. On continue de le brosser. Il mordille la brosse, se met sur le dos, on continue de le brosser. Il finit par se déplacer et aller se coucher sous la table. On revient pour le brosser, il va probablement grogner. Pourtant, il nous a déjà dit plusieurs fois qu’il n’aimait pas !

 

Il est donc important de comprendre les signaux de communication que notre chien nous envoie. Je vous invite à imprimer les PDFs que je vous joins ici.

Se lécher la truffe, avaler, bailler, se secouer, voir le blanc de l’œil, détourner la tête ou le corps, cligner des yeux, s’écraser, … sont des indices qui disent que notre chien est mal à l’aise. 

Mais chaque chien a un peu son propre vocabulaire, certains vont par exemple systématiquement se gratter ou aller boire quand ça ne va pas. Il faut donc bien les observer, et remettre tout cela en contexte à chaque fois.

Dans le doute 

Il vaut mieux arrêter l’action, et reprendre plus tard. Je vous encourage à utiliser la règle des 5 secondes : par exemple quand on le caresse (ou le brosse, ou autre), arrêter toutes les 5 secondes et observer, est-ce qu’il en redemande, ou est-ce qu’il semble soulager que cela s’arrête ?

Attention aussi aux autres personnes

Qui interagissent avec votre chien. Si votre chien est coincé en laisse à vos pieds et que la personne se penche au-dessus de lui, est-ce qu’il ne montre pas des signes d’inconfort ? Est-ce qu’il ne s’inhibe pas complètement ? (l’inhibition c’est quand le chien n’ose plus rien faire, plus bouger, car il se sent coincé par exemple).

Mettons-nous à sa place

Est-ce que vous vous êtes déjà fait habillé ou brossé les dents par un inconnu (ou même un membre de votre famille) ? En général c’est ultra désagréable, même si ça ne fait pas nécessairement mal. Plus un chien sait faire les choses par lui-même, moins on est intrusif dans sa vie (moins on le touche, porte, etc.), plus c’est un gage de bien être.

 Donc pour éviter les accidents, il est important de limiter les situations à risque. Par exemple :

  • Au lieu de soulever mon chiot pour le mettre dans la voiture, je lui apprends à venir dans mes bras, ou à monter une rampe.
  • Au lieu de mettre mon chien sur le dos pour lui regarder le ventre, je lui apprends à se coucher sur le côté.
  • Au lieu de lui prendre les pattes pour les essuyer, je lui apprends à donner les pattes.

Prévention protection de ressources

Une situation classique qui génère de nombreuses morsures, c’est ce qu’on appelle la « protection de ressources ». En imagé, quand le chien a trouvé quelque chose, c’est son trésor (son précieux, dirait Gollum !). Si on vient lui enlever de la bouche, pour lui c’est comme si on lui volait (alors que nous avons tendance à dire que le chien nous a volé notre fromage sur la table, lui il pense l’inverse !).

C’est pourquoi il est important de :

  1. Ne rien laisser traîner à sa hauteur ou portée.
  2. Du moment qu’il a quelque chose en bouche, ne pas se précipiter derrière lui pour regarder ce que c’est ou pour lui enlever. Au contraire observer de loin ce qu’il a trouvé. Si ce n’est pas grave, lui laisser profiter de son trésor. Si c’est dangereux (ou précieux pour vous), alors trouver une astuce : aller ouvrir le bac à croquettes, la porte d’entrée, prendre sa laisse ou autre pour qu’il vienne voir ce que vous faites et lâche ce qu’il a en bouche. Vous le récupérerez discrètement par terre, et lui mettrez une friandise en « compensation » à la place.
  3. De la même manière, quand il mange sa nourriture, quand il ronge un os, ou même quand il joue avec une peluche, on le laisse tranquille ! Je ne suis pas sûre que vous apprécieriez qu’au restaurant le serveur vienne vous toucher l’épaule toutes les 3 minutes. Plus il peut se sentir zen et en sécurité quand il mange, moins il y a de risque qu’il fasse de la protection de ressources !!!
  4. En parallèle à cela, on peut habituer le chien à se faire manipuler, regarder les dents (donc ouvrir la bouche), etc, mais PAS quand il a de la nourriture ou un objet. À un moment où il est calme, allez tranquillement sans le surprendre, en le prévenant, le toucher un peu la tête, puis les oreilles, enfin les dents, la queue, sous le ventre. Juste quelques secondes, et donnez lui quelques friandises pour le remercier de sa patience, et c’est tout, et régulièrement vous pouvez faire un peu, et vous pouvez aussi introduire des objets (futur coupe griffe, stétoscope, aiguilles, etc.).

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