Qu’est-ce que l’immersion en éducation canine ?

Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet essentiel mais souvent mal compris : le stress chez les chiens et pourquoi les méthodes d’immersion peuvent ne pas être la meilleure approche pour leur apprentissage. Restez avec nous pour comprendre la science derrière le stress et comment nous pouvons aider nos chiens à apprendre de manière saine et éthique.

Introduction

L’immersion, technique d’éducation que je ne recommande pas !

La désensibilisation graduelle : l’alternative à l’immersion

Conclusion

Comprendre le stress du chien

Les 3 phases du stress chez le chien

Le stress, ce n’est pas une émotion, c’est une réponse physiologique complexe qui aide à réguler l’équilibre interne de nos chiens. Il se manifeste en 3 phases : l’alarme, la résistance, et l’épuisement.

  • En phase d’alarme, c’est une réponse rapide qui produit de l’adrénaline et de la noradrénaline pour permettre à l’animal de prendre une décision entre les 3 options de survie qui s’offrent à lui : Freeze, Flight, Fight.
  • En phase de résistance, il commence à y avoir une notion « d’endurance » avec une production d’énergie (lipolyse, glycolyse). A terme, tout cela va créer des glucocorticoïdes, soit du cortisol. Cette phase commence déjà à être mauvaise pour la santé.
  • En phase d’épuisement, si le stress perdure sur du long terme, le corps n’étant pas fait pour une telle endurance, il va s’épuiser et perdre en défenses immunitaires. 

Le stress est utile à la survie, il permet d’avoir des sens accrus (grâce à l’adrénaline) et de prendre des stratégies de manière efficace et rapide. Le stress est utile pour une proie lorsqu’elle voitt un prédateur.

Néanmoins, le stress répété ou sur le long terme n’est pas bon pour la santé, car le taux de cortisole réduit le système immunitaire.

La réaction au stress

Face à un danger, les chiens, tout comme les humains, peuvent réagir de trois manières : par la fuite, le combat, ou l’immobilité (freeze, flight, fight). Ces réactions sont naturelles, mais lorsque le stress devient chronique, elles peuvent entraîner des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale de l’animal.

Les zones de stress : vert, orange, rouge

Pour visualiser l’intensité du stress, on peut imaginer un spectre de couleurs allant du vert (état calme) à l’orange (stress modéré) et rouge (stress élevé).

L'immersion, technique d'éducation canine que je ne recommande pas !

L’impuissance acquise

L’immersion, qui consiste à placer le chien dans une situation stressante, au dessus de son “seuil de déclenchement”, c’est à dire en zone rouge, jusqu’à ce qu’il ne réagisse plus (impuissance acquise), peut sembler efficace à court terme.

Cependant, cette approche peut avoir des effets délétères sur le long terme, tant sur le plan émotionnel que physiologique. En effet dans ce cas on fait monter le stress du chien (la courbe monte) jusqu’à atteindre un plateau. On LAISSE le chien dans cette situation (alors que normalement, la proie doit avoir fuit le prédateur). Le corps alors ne peut pas continuer à générer plus de stress, il atteint un plateau, et si on le laisse encore, le stress fini par redescendre (par épuisement). C’est ce que l’on appelle “l’impuissance acquise” : l’animal a remarqué que sa stratégie (que ce soit la fuite ou le combat) ne fonctionne pas et n’a pas d’emprise sur son environnement.

La prochaine fois que le chien se retrouvera dans cette situation, il n’osera plus agir, il restera probablement figé, en impuissance acquise. C’est ce que l’on peut voir avec les animaux de laboratoire ou parfois de zoo, qui sont coincés dans une cage et ont fini par apprendre qu’ils n’ont aucune issue possible, et ils se laissent alors faire. 

Les effets secondaires de l’immersion

De plus, cet apprentissage peut rendre votre chien “pessimiste”, c’est à dire que même dans une autre situation, ou une situation nouvelle, il peut commencer à hésiter à agir et être de plus en plus inhibé face à la nouveauté, l’inconnu, ou même face à des choses qu’il connait. Par exemple, il peut commencer à se méfier de vous, de la voiture de la laisse, d’un bruit, etc.

La Violence Comme Dernier Refuge de l’Incompétence

Dans les années 1970, la théorie de l’impuissance apprise (ou acquise) démontre les risques de l’utilisation des méthodes basées sur la punition. 

Donc même si l’immersion ne semble pas toujours être violente en soi (physiquement) ça reste une violence mentale car l’animal se retrouve en situation de stress (qu’il juge dangereuse) sans pouvoir en sortir. Qui a envie de se retrouver enfermé dans un parc clos avec sa plus grande phobie ?

La désensibilisation graduelle : l'alternative à l'immersion

Que faire alors ? À la place d’une immersion, les méthodes modernes utilisent plutôt la désensibilisation graduelle. Cela consiste à exposer le chien à ce qui lui fait peur mais avec une faible intensité, suffisante pour qu’il se pose des questions, mais suffisamment faible pour qu’il ne rentre pas en mode “Panique” dans son cerveau reptilien. L’animal est donc en zone orange, encore capable d’apprendre.

Progressivement, on va pouvoir augmenter l’intensité et la difficulté, jusqu’à ce que l’animal apprenne qu’il peut être en sécurité. Ainsi, le chien ne rentre pas en stress total, et réalise qu’il n’y a pas de vrai danger.

Exactement comme vous pouvez apprendre à appréhender le vide, les araignées, les ascenseurs, la foule, ou tout autre chose qui vous font peur : progressivement, à votre rythme, mais en sortant quand même un peu de votre zone de confort.

Cette méthode est subtile, car il est très difficile de réussir à être en zone orange (la zone la plus courte) sans passer en zone rouge, et sans rester en zone verte. C’est pourquoi l’aide d’un professionnel qualifié est nécessaire.c De plus, il faut des temps d’exposition suffisamment longs, donc ce n’est pas possible de le faire juste en se promenant, il faut pouvoir faire des mises en scène.

Efficacité VS Ethique 

Il est crucial de distinguer entre les résultats à court terme et les bénéfices à long terme dans l’éducation canine. Une méthode peut sembler efficace parce qu’elle produit des résultats immédiats, mais si elle compromet le bien-être de l’animal ou notre relation avec lui, peut-on vraiment la considérer comme réussie ? Quel est votre critère de réussite ou efficacité d’une méthode ?

De mon côté j’ai 2 critères :

  1. Que l’animal soit respecté dans son intégrité physique et émotionnelle.
  2. D’avoir des résultats sur le long terme, et dans la mesure du possible (on ne peut pas changer un être vivant du TOUT au TOUT).

Conclusion

En tant que propriétaires et éducateurs de chiens responsables, notre but devrait être de favoriser un environnement d’apprentissage positif, où le stress est géré et minimisé, et non d’utiliser des méthodes qui risquent d’infliger du tort à nos compagnons. Ensemble, explorons des approches plus douces, plus respectueuses et fondées sur la science pour le bien-être de nos fidèles amis.


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