Introduction
Qu’est-ce qui se cache 🔍 derrière les étiquettes, les diagnostics et les adjectifs ? Quels sont les avantages, et les inconvénients ? Quelles alternatives je propose ? À travers cet épisode, découvrez en plus 🗝️ sur le concept de “UNLABEL ME” pour nous éviter d’enfermer nos chiens dans un avenir fataliste 😉🙏
L’utilisation des étiquettes dans le comportement canin
➡️ Qu’est ce que l’on appelle des étiquettes ? Ce sont en général des adjectifs que l’on utilise pour définir, pour décrire quelque chose ou quelqu’un, comme mon chien est gentil, agressif, excité etc. On va voir aujourd’hui quels sont les objectifs et les inconvénients à utiliser ce genre d’adjectifs.
Il ne faut pas oublier que l’on a besoin de faire des catégories pour décrire des choses, et c’est normal ! Par exemple,si je dis “une chaise”, vous savez de quoi je parle ! Alors que toutes les chaises ne se ressemblent pas. On a besoin de pouvoir utiliser le mot “chaise” pour éviter de devoir la décrire comme “un objet pour s’asseoir avec des pieds et un dossier”. Ce qui devient long et complexe.
Dans notre quotidien, ces adjectifs se transforment en étiquette comme par exemple : mon chien est.. beau, intelligent, stupide, impulsif, réactif, difficile, sensible…
D’un point de vue professionnel,ce principe de catégorisation est aussi utilisé d’un point de vue médical, ce sont les diagnostics (TDAH, TSA, etc.). Sachant qu’en comportement canin il y a 2 écoles :
- L’école plus orientée psychologie, où le professionnel va poser un diagnostic sur le chien, observer certains comportements et va dire que le chien est par exemple hyperactif, apathique, dépressif, etc. Et ce diagnostic va lui donner des pistes d’exploration de traitement.
- L’école plus orientée behaviorisme, c’est à dire sur l’analyse du comportement. Ici, on va chercher la fonction du comportement et le déclencheur afin de travailler en désensibilisation. C’est beaucoup plus contextualisé, on va beaucoup moins utiliser ce système d’étiquette. On ne va pas dire “ce chien est”, on va plutôt dire : “dans tel contexte, ce chien montre tel comportement”. On va ainsi mieux comprendre la fonction du comportement, ce que le chien cherche à obtenir et comment on peut changer cela.
Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous invite à rejoindre notre cours en ligne très complet SOS chien sensible.
Les avantages et inconvénients des étiquettes
On va parler de ces 2 cas, ainsi que les avantages et inconvénients de chacun.
Utilisation des étiquettes dans le langage commun, en tant que propriétaire de chien
C’est un raccourci utile pour parler vite, aller droit au but et synthétiser afin de transmettre facilement des informations à autrui. Mais cela pose aussi beaucoup de problèmes :
- L’étiquette enferme l’individu. Car c’est “comme ça”, c’est ancré. Pour toujours. Exemple : mon chien est réactif. Cette étiquette risque de lui coller “à vie”.
- Théorème de Thomas ou prophétie autoréalisatrice : ce que l’on pense va se produire. Cela n’a rien de magique, c’est nos comportements qui changent. On stresse, etc. Je ne dis pas que c’est la SEULE cause bien sûr, mais ça peut amplifier +++. Si par exemple un éducateur canin dit à mon chien qu’il est très très réactif, cela risque d’amplifier le problème car plus on va mettre de l’attention dessus, plus on va étiqueter le chien, plus le propriétaire du chien va réagir à cela, par exemple en tendant la laisse à la vue d’un autre chien car il sera stressé, donc le chien va encore plus stressé etc. C’est un cercle vicieux.
- C’est orienté “problème” et non pas “solution”. ça n’apporte rien d’autre que du fatalisme, voire des excuses. Par exemple, plutôt que de dire “mon chien est réactif”, on peut dire “dans certains contextes, je dois prendre un peu de distance quand je croise un chien”, ce qui apporte plutôt une solution. Le résultat est que l’on va avoir des comportements très différents, chez l’humain et le chien !
Dans les avantages dans certains cas, cela peut aussi déculpabiliser, se rassurer, se sentir “appartenant à un groupe”, moins seul. Mais pour moi, il y a d’autres moyens d’arriver à ces émotions (sentiment d’appartenance, etc.) sans passer par les étiquettes.
Utilisation des étiquettes dans le cas des professionnel-les
Il y a 2 courants qui “s’opposent”, même s’ils sont complémentaires, il y a 2 manières de faire :
Diagnostiquer le chien
Soit identifier le problème pour ensuite chercher le traitement qui résoudra le problème.
- Les avantages pour le patient : c’est rassurant, c’est quelque chose qui existe déjà, de “connu”. Le patient se dit qu’il n’est pas coupable, qu’il existe des traitements etc.
- Les avantages pour le thérapeute : le diagnostic permet d’aller plus vite car on fait des raccourcis ou des liens entre les cas étudiés. Cette méthode permet également d’avoir des comparaisons, aide à la recherche de solution, permet de faire des pronostics, aide au choix des molécules, etc.
L’inconvénient principal est qu’elle enferme. Pourtant, il n’y a pas 2 personnes autistes identiques par exemple. Les diagnostics mettent tout le monde dans le même panier et oublient l’individualité. Ca apporte une solution “recette”, qui conviendrait soit-disant à toutes les personnes qui ont le même diagnostic.
Le behavorisme
Le behaviorisme quant à lui permet de prendre en compte le chien dans son individualité, car chaque chien est unique. On s’intéresse davantage à l’individu qu’au groupe, et dans ce cas là, je regarde le comportement du chien dans un contexte donné, pour le comprendre lui, dans ses fonctionnements. On a donc un résultat plus personnalisé.
L’inconvénient de cette méthode est qu’on a pas de solution prête à l’emploi.
L’idéal serait selon moi, une combinaison des 2.
Conclusion
Il est vrai que les étiquettes, la catégorisation, les diagnostics et les adjectifs sont des outils qui peuvent faire des raccourcis, qui peuvent aider à trouver des solutions et qui apportent un certain réconfort. Cependant, il faut tout de même se méfier des points suivants :
- Ca enferme
- Prophétie auto-réalisatrice
- Donner des excuses et de la passivité car fatalité
- Parfois : apporte un sentiment de différence / incompris
Les solutions que je propose :
- Rester factuel et contextuel
Le même chien peut être XXX (peureux) dans une situation, et YYY (courageux) dans une autre. Aucun trait de caractère ne reste du lundi au dimanche !
- Décrire les faits avec précisions
Sans interpréter, sans anthropomorphisme, sans émotionnel, etc.
- Le MINDSET
Se rassurer, ne pas se sentir seul, se déculpabiliser, aller de l’avant, ne pas se comparer, voir le positif, chercher des solutions, voir ce qu’il y a à gagner/apprendre, trouver des personnes non jugeantes, travailler sur son acceptation du jugement des autres…. Il y a plein de choses à faire au niveau du mindset !!!
- Se servir de l’expérience
Se servir de l’expérience des diagnostiques/étiquettes, sans pour autant s’enfermer dedans. Juste pour chercher des solutions, des aides.