L’origine des races de chien

Après la domestication du chien, l’Homme a commencé à sélectionner les chiens dont les caractéristiques physiques et/ou comportementales lui étaient profitables. Quand l’humain a-t-il commencé à procéder à cette sélection ? Quand sont officiellement apparues les races de chiens ? Quelles sont les races de chiens les plus anciennes, et leur rôle dans l’Histoire de l’humanité ?

 

Introduction de l’origine des races

Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue dans ce nouvel épisode du Podcast Maître Zen Chien Zen.

Pour cet épisode, j’ai choisi de vous parler de l’Histoire et de l’Origine des races de chiens, dans la continuité de l’épisode sur la domestication que vous avez pu écouter il y a quelques semaines.

Le chien canis lupus familiaris est une des sous-espèces – oui, puisque le chien est une sous-espèce du loup canis lupus -, qui connaît la plus grande hétérogénéité entre ses membres de tous les mammifères terrestres. Du chihuahua, qui pèse entre 1 et 3kg, au dogue allemand qui en pèse entre 54 et 90, la différence est énorme !

Nous allons parler dans cet épisode des caractéristiques qui ont été sélectionnées artificiellement par l’Homme qui a construit toutes ces différences races au fil du temps, et qui mènent aujourd’hui à cette grande diversité que l’on connaît chez les chiens.

Évidemment, il existe une grande variabilité individuelle entre les chiens, et la race n’est pas à l’origine de tous les comportements que l’on peut observer chez eux, cependant la race peut nous donner de précieux indices sur les tendances comportementales que l’on pourrait rencontrer chez un chien, qu’il s’agisse d’un chien de “pure race”, ou d’un chien de races croisées. Juste pour que vous me compreniez bien, quand je parle de tendances comportementales, j’entends par là les comportements qui auraient une probabilité d’apparition plutôt importante chez les individus de la race. Cela ne veut pas dire que tous les individus vont présenter ces comportements, mais ce sera le cas pour une bonne partie d’entre eux, sans pourcentage établi.

 Qu’est-ce qu’une race ? Qu’est-ce qui distingue les races de chiens aujourd’hui ? Quelle ressemblance ADN?

Dans cette première partie nous allons voir ensemble ce qu’est une race, et ce qui distingue les races de chiens aujourd’hui d’un point de vue génétique et comportemental. Nous verrons ensuite les différents groupes de races qu’il existe aujourd’hui. Dans la deuxième partie de l’épisode, nous parlerons des conséquences de la sélection artificielle par l’Homme, et de pourquoi l’Histoire de l’évolution des races de chiens est importante pour nous en temps que propriétaires de chiens.

Une race est définie comme un type particulier de chiens qui a été délibérément élevée par des humains pour effectuer des tâches spécifiques, telles qu’aider l’élevage, la chasse et la protection. La race est donc le fruit d’une sélection artificielle effectuée par l’Homme, qui a sélectionné les individus les plus “profitables” pour lui, pour leurs caractéristiques physiques et/ou comportementales.

Il existe aujourd’hui 370 races de chiens reconnues ou en cours de reconnaissance par la fédération cynologique internationale, aussi appelée la FCI. La FCI a été fondée en 1911 par différents pays européens, ce qui nous donne déjà un petit indice sur la période à laquelle les “races de chiens” sont apparues, nous en reparlerons un petit peu plus tard. Chacune des races reconnues étant la propriété d’un pays spécifique. Les pays “propriétaires” de ces races établissent le standard de la race, c’est-à-dire une description détaillée du type idéal de la race. On y trouve le pays à l’origine de la race, son utilisation, sa classification (dont on parlera un peu plus tard), son aspect général et en détails, et une partie sur son comportement et son caractère.

Une étude récente a montré que la différence génétique entre les différentes races de chiens s’élève à 27,5%, ce qui montre qu’il n’existe pas uniquement une différence d’apparence entre les différentes races, mais également une différence génétique. 

Cette même étude a également montré qu’il est possible de déterminer la race à laquelle appartient un chien uniquement grâce à son profil génétique, avec un succès dans 99% des cas. Il existe même aujourd’hui des tests génétiques plus ou moins fiables pour essayer d’identifier les “races” présentes dans un croisement !

Une autre étude récente a également montré qu’il était possible d’expliquer la grande variabilité phénotypique, phénotypique voulant dire “l’expression visible des gènes”, à partir d’un nombre réduit de mutations dans un petit groupe de gènes. Autrement dit, seul un nombre réduit de mutations dans un petit groupe de gènes serait à l’origine de cette si grande différence d’apparence entre les chiens.

Les différences génétiques entre les races de chiens s’expliquent notamment par l’origine géographique des individus à l’origine de ces races, mais aussi par leur morphologie et le rôle du chien dans les activités humaines. 

Des expériences comparant les compétences de différentes races dans la réalisation de différentes tâches et la résolution de problèmes, ont montré que les différentes races n’ont ni les mêmes comportements, ni les mêmes dispositions “innées” pour les tâches. Par exemple, le Cocker spaniel a en moyenne appris à marcher en laisse plus rapidement que le Basenji, qui avait plus tendance à se battre avec la laisse et tirer dessus. 

Ainsi, les caractères comportementaux résultent en partie d’une composante génétique, associée à des facteurs environnementaux comme l’apprentissage ou l’expérience. Certaines études s’intéressent actuellement à l’héritabilité de certains de ces caractères comportementaux. Par exemple, Liinao et al., en 2007, a montré l’agressivité dirigée contre les humains ou contre un autre chien serait fortement héritable chez le Golden Retriever.

Les similitudes et les différences génétiques entre les races sont intéressantes car elles permettent aux chercheurs de mieux comprendre l’origine de certaines maladies génétiques.

 De la domestication à l’Histoire des races

Il existe plusieurs hypothèses concernant la domestication, qui sont détaillées dans l’épisode précédent de la série ETHO (episode n°3). Sans revenir sur les découvertes qui semblent prouver et dater l’origine de la domestication, ce que l’on observe à cette période, c’est que les ossements de canidés retrouvés sur les sites archéologiques ont révélé de très grandes différences de taille dans la population canine préhistorique, qui présentait déjà une certaine variabilité phénotypique. Cependant, les races distinctives, au sens où nous entendons ce terme aujourd’hui, existent depuis relativement peu de temps.

L’Histoire évolutive du chien est étroitement liée à l’Histoire de l’Homme, et la sélection artificielle est présente depuis le début de la domestication, l’humain ayant sélectionné au fil des millénaires les individus lui étant les plus profitables par ses aptitudes d’abord, comme l’attelage de traîneau, la chasse ou la garde, puis dans un second temps également pour sa compagnie et son esthétique. 

Avec l’évolution de l’homme et la sédentarisation puis l’apparition de l’élevage d’animaux de rente, ses besoins ont changé au fur-et-à-mesure, et cela a eu un impact sur la sélection effectuée sur ses compagnons à 4 pattes.  

Des preuves ont montré que certaines races de chiens, bien qu’elles n’étaient pas considérées comme telles à l’époque, sont présentes depuis des milliers d’années. Je vais vous énumérer ces différentes preuves dans l’ordre chronologique.

  • D’abord, les premières peintures rupestres montrant l’Homme et le chien chassant ensemble ou gardant un troupeau ensemble datent d’il y a 9 à 10.000 ans, dans la péninsule arabique. Les premiers documents littéraires à mentionner les chiens de troupeaux dateraient du 11ème millénaire avant JC. Ces chiens seraient apparentés au chien de Montagne des Pyrénées, et auraient parfois été vêtus d’armures ou de colliers à pointes.
  • Ensuite, les chiens ayant pour fonction de tracter les traîneaux seraient apparus il y a 9500 ans.
  • Le saluki, ou lévrier persan, est certainement l’une des races actuelles les plus anciennes. Il semble qu’il soit apparu dans la région du Croissant fertile de la Mésopotamie à l’époque sumérienne, il y a environ 7 000 à 6 000 ans avant JC. Des gravures de cette époque semblent représenter des Salukis travaillant aux côtés d’humains à la chasse. Selon la tradition persane, les salukis étaient offerts aux gens importants (faisant souvent partie de la royauté) en gage d’alliance et de paix. Les salukis chassaient avec les pharaons et étaient momifiés après leur mort.
  • Puis, il y a 3.000 ans avant J-C en Mésopotamie, se dessinent deux grands types de chiens. Les molossoïdes, venant probablement d’Europe du Nord, et chargés de la protection des troupeaux contre les prédateurs, et le type “lévrier” adapté à la course et aux régions désertiques. Au IVè sicèle avant J-C, les travaux de Xénophon parlent de la chasse à courre aux côtés de chiens. Ce livre peut être considéré comme le premier recueil écrit des standards de race avec des instructions détaillées pour élever des chiens.   
  • D’ailleurs, il y a des preuves que les anciens Égyptiens ont pratiqué une forme de sélection artificielle pour produire des chiens de race pure il y a plus de 4 000 ans. Ils ont créé des lignées de chiens en utilisant des mariages entre frères et sœurs, ainsi qu’en évitant les croisements entre chiens de différentes races. Les Grecs et les Romains ont également pratiqué la sélection artificielle sur les chiens, produisant des races spécifiques pour la chasse et la guerre.
  • Certaines races “de compagnie” sont présentes dans la Grèce antique et la Rome antique. Un chien maltais, par exemple, est évoqué par Aristote entre l’an 400 et l’an 300 avant JC..
  • Au Moyen Âge, vers 1387, le comte français Gaston Fébus écrit un livre sur la chasse dans lequel les différents types de chiens de chasse, leur utilisation, leur “dressage” (je pense qu’on était loin de l’éducation positive à cette époque !), les maladies et les soins sont décrits en détails.  Les rois, les aristocrates et les grands propriétaires terriens se disputaient les chiens de chasse les mieux spécialisés pour chaque tâche de chasse. Différentes variétés de chiens sont sélectionnées, selon leurs aptitudes aux différentes techniques de chasse. Les Limiers et les Braques sont utilisés pour repérer le gibier sans aboyer, les chiens courants pour fatiguer les cerfs et les chiens d’oiseaux pour lever le gibier à plumes. On trouve dans les écrits également des chiens aboyeurs pour la poursuite des proies et même les Bassets pour la chasse au terrier. 
  • En Europe occidentale, au XIIIème siècle, on imagine une fonction supplémentaire au chien de berger, celle de conducteur de troupeau. Le type molossoïde n’étant plus adapté pour cette fonction, l’Homme a alors commencé à utiliser d’autres chiens dont les caractéristiques physiques se rapprochent plus de celles des chiens de berger actuels. Cette spécialisation du chien de berger se répandra alors du Moyen-Âge jusqu’au début du XXème siècle.
  • L’augmentation majeure du nombre de races s’est produite au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, ainsi qu’au cours des siècles les suivants, avec la création de centaines de races, chacune d’entre elles répondant à des normes précises en termes de couleur du pelage, de forme du corps, de taille et de stature. La “fixation” des caractères, indissociable de la notion de standard, n’est réellement apparue qu’à partir du XVIe siècle pour les chiens de chasse. 
  • Lente au départ, la sélection s’est ensuite accélérée à partir du XXème siècle. C’est à cette période que les standards des races se sont multipliés. En moins d’une centaine d’années, les caractéristiques physiques de certaines races ont beaucoup évolué, comme nous le montrent des photos d’époque, notamment avec l’exemple du berger allemand, ou encore du bull terrier. Certaines races se sont éteintes, pour laisser place à de nouvelles races que nous connaissons aujourd’hui.
  • Au courant du XXème siècle, les chiens de bergers ont peu à peu perdu leur fonction, et ont commencé à être utilisés pour le sauvetage, la garde et par les forces de l’ordre, ou encore comme chiens de compagnie.

-> Au cours du temps, L’homme a exercé une forte pression sélective sur les chiens. Les premières races de chiens domestiques ont été développées par des éleveurs pour des tâches spécifiques, telles que la chasse, la garde, le bétail, la traction et la compagnie. Les éleveurs ont sélectionné les chiens en fonction de leurs capacités et de leurs traits physiques, tels que la taille, la force, l’endurance, la rapidité, l’odorat, l’ouïe et la vue.

Cependant, les premières races de chiens domestiques n’ont pas été codifiées ou documentées de manière systématique avant le XVIIIe siècle, lorsque des organisations telles que le Kennel Club ont été créées pour enregistrer et standardiser les différentes races de chiens. 

Premiers clubs de races et premières expositions canines

La première exposition canine ressemblant à celles que l’on connaît aujourd’hui, a eu lieu à Newcastle, en Angleterre, en 1859. Elle a été organisée par un groupe de chasseurs et d’éleveurs de chiens locaux, qui ont voulu organiser un événement pour montrer leurs chiens et promouvoir l’élevage de chiens de race pure.

L’exposition a été un succès, attirant plus de 1 800 chiens de 60 races différentes. Les chiens ont été évalués par des juges en fonction de leur apparence et de leur conformité aux normes de race établies.

L’exposition canine de Newcastle a été suivie par d’autres événements similaires dans d’autres villes britanniques, et a inspiré la création du Kennel Club en 1873, qui a été le premier club national de race canine et qui a établi le 1er registre de races au monde. Le Kennel Club a rédigé des normes de race pour les différentes races de chiens, et a commencé à organiser des expositions canines pour permettre aux éleveurs de montrer leurs chiens.

Le Fox Terrier a été la première race de chien à être officiellement reconnue par le Kennel Club britannique en 1875.

Les différents groupes de chiens aujourd’hui

Nous allons maintenant parler des différents groupes de races de chiens qui existent aujourd’hui.

De nos jours, 10 groupes de races de chiens sont reconnus par la Fédération Cynologique Internationale. Ces groupes de races de chiens ont été établis en fonction de leurs fonctions, de leur apparence et de leurs caractéristiques communes plutôt que de leurs origines. 

Dans cette partie, je vais principalement vous parler de la FONCTION de chacun de ces groupes. Car même si beaucoup de races ont été adaptées à la compagnie aujourd’hui, les traits de comportement sélectionnés pour répondre au besoin initial de l’humain sont toujours présents. Eh oui, car nous l’avons vu ensemble un peu plus tôt, les chiens ont subi des milliers d’années de sélection par l’Homme, et cela ne fait que relativement peu de temps qu’ils sont rentrés dans nos maisons. Ainsi, même si les éleveurs du XXIème sélectionnent souvent leurs chiens sur des caractéristiques comme la docilité (et encore, ce n’est pas toujours le cas, car il existe encore aujourd’hui de nombreuses lignées dites de “travail”, sélectionnées sur leurs aptitudes au travail), cela ne représente que quelques centaines d’années de sélection sur toute l’Histoire de la domestication du chien. 

Je vois dans mon métier de nombreuses personnes “surprises” par certains comportements que peuvent adopter leurs chiens, comme par exemple le fait de protéger la maison en aboyant au bruit de la camionnette du facteur ou même sur les invités, alors que l’on pensait adopter un chien sélectionné pour “la compagnie”. Pourtant, si l’on remonte à quelques années en arrière, parfois juste 50 ans, ce type de chien était encore sélectionné pour sa fonction de gardien, dont on aimerait parfois bien le destituer aujourd’hui.

Voici donc les différents groupes, et leurs fonctions principales, pour vous aider à mieux comprendre les différents chiens que vous pouvez rencontrer. 

Groupe 1 : Les chiens de berger et de bouvier

Dans le premier groupe, ou groupe 1, nous avons les chiens de berger et de bouvier (sauf les chiens de Bouvier suisses). Ce groupe est donc divisé en 2 sections.

Le groupe 1 intègre les races de chiens dont la fonction était de protéger ou de guider les troupeaux, soit de moutons (pour les chiens de berger, exceptés les chiens de berger nordiques), soit de bovins (pour les chiens de bouvier, exceptés les chiens de bouvier suisses).

On retrouve dans ce groupe notamment le Berger Allemand, les 4 bergers belges dont le malinois, le Beauceron, le Border collie, le bouvier australien, le welsch-corgi Pembroke.

Groupe 2 : Chiens de type Pinscher et Schnauzer, molossoïdes et chiens de montagne et chiens de bouvier.

Dans le deuxième groupe, ou groupe 2, on retrouve les chiens de type Pinscher et Schnauzer – Molossoïdes et chiens de montagne et de bouvier suisses.

Ces chiens ont été initialement développés pour différentes fonctions, mais en général, ils ont été élevés pour la garde, la défense ou la protection. Voici quelques exemples :

  • Les Pinschers et les Schnauzers ont été élevés pour la garde et la protection des biens et des personnes. Les Pinschers ont souvent été utilisés pour la chasse aux rats et aux souris, tandis que les Schnauzers étaient utilisés pour la garde des fermes et des maisons.
  • Les Molossoïdes ont été élevés pour la garde et la protection, ainsi que pour la chasse. Ils sont souvent de grande taille et ont une musculature puissante. Les Molossoïdes incluent des races comme le Dogue Allemand, le Boxer, le Rottweiler, le Shar-peï, etc.
  • Les chiens de Montagne et de bouviers suisses ont été élevés pour la conduite et la protection des troupeaux. On retrouve dans cette section le bouvier bernois, le bouvier de l’entlebuch, bouvier appenzellois et grand bouvier suisse.

Dans le groupe 3, on retrouve les Terriers.

Les chiens de terriers ont été initialement développés pour chasser les animaux nuisibles tels que les renards, les blaireaux, les ratons laveurs et les lapins. Ils ont été élevés pour avoir une personnalité intrépide, audacieuse et tenace qui leur permettait de poursuivre leur proie dans des terriers étroits et sombres. Les chiens de terriers ont également été utilisés pour garder les maisons et les fermes, pour chasser les rongeurs et pour accompagner les humains lors de longues promenades.

Le groupe des terriers est divisé en 4 sections selon la classification de la Fédération Cynologique Internationale, en fonction de leur taille et de leur fonction (notamment la section 4  pour les terriers d’agrément).

On retrouve dans ce groupe  notamment le terrier bresilien, le fox terrier, le cairn terrier, l’american staffordshire terrier, le bull terrier, et le terrier du Yorkshire.

Groupe 4 : Les teckels

Dans le groupe 4, on trouve les teckels.

Les teckels sont des chiens de petite à moyenne taille avec des pattes courtes et des corps allongés. Ils sont originaires d’Allemagne et sont souvent utilisés pour la chasse au blaireau, au renard et aux lapins. Les teckels se faufilent dans les terriers grâce à leur petite taille et leur corps allongé, et tirent les proies hors de leur terrier pour permettre aux chasseurs de les abattre.

Groupe 5 : Chiens de type Spitz et de type primitif

Dans le groupe 5, on trouve les chiens de type Spitz et de type primitif. Ce groupe est divisé en 7 sections que je vais citer car elles donnent des indications précieuses sur la fonction des races. On trouve donc : 

  • dans la section 1 les chiens nordiques de traîneau, on y trouve notamment le husky de Sibérie et le Samoyède.
  • dans la section 2 pour les chiens nordiques de chasse, on y trouve notamment le Laika de Sibérie orientale, ou le chien d’Ours de Carélie.
  • dans la section 3 les chiens nordiques de garde et de berger, on y trouve notamment le chien finnois de Laponie ou encore le Spitz des Visigoths.
  • dans la section 4 les Spitz européens, on y trouve notamment le Spitz loup, ou encore le Spitz nain.
  • dans la section 5 les Spitz asiatiques et races apparentées, on y trouve notamment l’Eurasier, le Chow-chow, l’Akita ou le Shiba.
  • dans la section 6 les chiens de type primitif, notamment le Basenji, le chien du pharaon ou encore le chien nu du Pérou.
  • dans la section 7, les chiens type primitif – chiens de chasse, comme le Podenco d’Ibiza, ou le chien thaïlandais à crête dorsale.

Ces chiens ont généralement été utilisés pour la chasse, la garde, la traction et la compagnie. Beaucoup de ces races ont également été élevées pour leur capacité à survivre dans des environnements difficiles.

Groupe 6 : Chiens courants, chiens de recherche au sang et races apparentées

Dans le groupe 6, on trouve les chiens courants, les chiens de recherche au sang et les races apparentées. Ces 3 types de chiens sont séparés en 3 sections : 

  • Parmi les chiens courants, on trouve notamment le chien de Saint-Hubert, l’Ariégeois ou encore le Beagle.
  • Parmi les chiens de recherche au sang, on trouve entre autres le chien rouge de Bavière.
  • Parmi les races apparentées, on trouve le Rhodesian Ridgeback aussi appelé chien de Rhodésie à crête dorsale, ou encore le Dalmatien.

Ces chiens ont pour fonction la chasse à courre ou la chasse à la recherche au sang. Ils sont utilisés pour traquer des animaux sauvages comme le cerf, le sanglier, le renard, le lièvre et le lapin. Les chiens courants poursuivent leur proie avec leur nez, leur vue et leur ouïe, tandis que les chiens de recherche au sang sont entraînés à suivre les traces de sang laissées par un animal blessé. Ces chiens sont souvent utilisés pour la chasse en groupe, où plusieurs chiens travaillent ensemble pour traquer et acculer la proie.

Groupe 7 : Chiens d’arrêt

Dans le groupe 7 on trouve les chiens d’arrêt, divisé en 2 sections. Parmi ces races, on trouve notamment le Braque de Weimar, l’Epagneul breton, le griffon à poils dur Korthals, le Pointer angalsi ou encore le setter irlandais rouge.

La fonction principale des chiens d’arrêt est d’assister les chasseurs en localisant et en immobilisant les oiseaux sauvages lors de la chasse. Les chiens d’arrêt travaillent en utilisant leur odorat et leur instinct naturel pour détecter les oiseaux cachés dans les buissons ou les hautes herbes. Lorsqu’ils trouvent un oiseau, ils s’arrêtent et l’immobilisent en pointant vers lui avec leur museau. 

Groupe 8 : Les chiens rapporteurs de gibier, les leveurs de gibiers et les chiens d’eau

Le groupe 8 comprend les chiens rapporteurs de gibier, les leveurs de gibier et les chiens d’eau. Ce groupe est donc divisé en ces 3 sections respectives. 

Les chiens rapporteurs de gibier, les leveurs de gibiers et les chiens d’eau sont tous des chiens de chasse qui ont des fonctions spécifiques :

  • Les chiens rapporteurs de gibier sont spécialement entraînés pour récupérer le gibier abattu pendant la chasse, comme les canards, les faisans ou les perdrix. Ils cherchent et récupèrent les oiseaux abattus et les rapportent à leur maître. Parmi eux on trouve le Nova Scotia aussi appelé Retriever de la Nouvelle-Écosse, le golden retriever ou encore le labrador retriever.
  • Les leveurs de gibier et broussailleurs sont utilisés pour effrayer le gibier caché dans les buissons ou les hautes herbes en le faisant décoller et s’envoler. Les chiens leveurs font souvent des aboiements pour effrayer le gibier et le faire sortir de sa cachette, de sorte que les chasseurs peuvent l’abattre. Parmi eux on trouve le Cocker américain ou encore l’English Springer spaniel.
  • Les chiens d’eau sont spécialement entraînés pour la chasse au gibier aquatique, comme les canards par exemple. Ils sont souvent utilisés pour récupérer les oiseaux abattus qui tombent dans l’eau, et sont capables de nager et de récupérer le gibier dans des conditions difficiles. Parmi eux on trouve notamment le Lagotto romagnolo aussi appelé chien d’eau Romagnol, ou encore le chien d’eau portuguais.

Groupe 9 : Les chiens d’agrément et de compagnie

Dans le groupe 9 on trouve les chiens d’agrément et de compagnie. Ils sont, comme leur nom le laisse deviner, principalement élevés pour leur compagnie. Ce groupe se divise en 11 sections. On trouve par exemple dans la section 1 les bichons et apparentés, dans le section 2 les caniches, dans la section 5 les chiens du tibet comme le Shih-tzu, dans la section 6 les chihuahuas, dans la section 7 les epagneuls anglais comme le Cavalier King Charles, dans la section 11 les molossoïdes de petit format comme par exemple le Carlin.

Ils sont généralement petits et bien adaptés à la vie en appartement. Ils sont souvent dociles, et peuvent également avoir une fonction de protection et d’alerte pour leurs propriétaires. Par exemple, j’observe que les chihuahuas, bien que sélectionnés pour la compagnie depuis bien longtemps, sont de très bons gardiens.

Groupe 10 : Le dernier groupe, les lévriers

Dernier groupe maintenant, le groupe 10, qui comprend les lévriers. Ce groupe est divisé en 3 sections selon le type et la longueur des poils. 

On trouve dans ce groupe notamment le Saluki dont nous parlions tout à l’heure, le whippet, ou encore le lévrier Afghan, avec ses beaux et longs poils.

La fonction première des lévriers est la chasse à vue, c’est-à-dire la poursuite de proies visibles telles que les lièvres, les gazelles ou encore les antilopes. Les lévriers ont une excellente vue et une grande rapidité, ce qui leur permet de courir à grande vitesse pour rattraper leur proie. Aujourd’hui ils sont utilisés pour des courses sur piste, ou encore pour leur compagnie, plus rarement pour la chasse.

Voilà, nous avons maintenant terminé notre rapide – mais je l’espère suffisamment détaillé – tour des groupes de races. Dans cet épisode nous ne parlons pas du tout des chiens des rues. Nous les aborderons plus tard dans un épisode dédié. Nous parlerons également dans un prochain épisode de la question de la lignée, qui peut grandement influencer le tempérament d’un individu, peut-être même plus que la race en elle-même.

Les conséquences liées à la sélection sur les races

Nous voilà maintenant dans la 2ème partie de cet épisode. Dans cette partie, nous allons parler des conséquences de la sélection artificielle sur les races, et nous verrons ensemble en quoi l’histoire de l’évolution des races nous importe.

LES CONSÉQUENCES LIÉES À LA SÉLECTION ARTIFICIELLE SONT NOMBREUSES, POSITIVES COMME NÉGATIVES. 

Concernant les conséquences positives, on peut dire que la sélection faite par l’homme aide à préserver certaines caractéristiques que l’on apprécie chez une race, et permet d’améliorer la performance des chiens dans des domaines spécifiques, pour être toujours plus profitables pour l’homme.

Du côté des points négatifs, ils sont cependant nombreux :

  • Au niveau génomique, les chiens de race pure sont généralement caractérisés par des niveaux réduits d’hétérogénéité génétique par rapport aux chiens de race mixte. Ce manque de diversité génétique peut conduire à l’héritabilité de certaines maladies génétiques.
  • De la même manière, certaines races peu connues et peu représentées, à cause de cette pauvre hétérogénéité génétique, peuvent présenter des problèmes de consanguinité pouvant mener à des soucis de santé.
  • Les pratiques de sélection visant à accentuer certaines caractéristiques physiques, parfois jusqu’aux hypertypes, peuvent aussi entraîner de graves problèmes de santé. Par exemple, certaines races de chiens peuvent être prédisposées à des problèmes respiratoires en raison de leurs faces aplaties, jusqu’à parfois devoir se faire opérer pour espérer survivre, ou à des problèmes articulaires en raison de leur taille ou de leur morphologie. De même, les hypertypes peuvent parfois mener à d’autres soucis comme par exemple chez le Shar pei qui, parfois présente tellement de plis et de rides, qu’il ne parvient pas à communiquer “correctement” avec les autres chiens et qui nécéssitent parfois des soins quotidiens pour éviter les infections. Il en est de même pour les chiens à nez plats qui peuvent faire beaucoup de bruit en respirant, et ne pas être clairs dans leur communication pour les autres chiens. Certaines races comme le chihuahua nécessitent souvent une césarienne pour mettre bas. Sans parler de la taille des touts petits chiens qui pourraient être considérés comme des proies pour d’autres chiens plus grands.

Pourquoi l’histoire des races est importante pour nous, propriétaires de chiens ?

Le groupe auquel appartient la race, et l’origine de la race (sa fonction, à la base), ainsi que la lignée, nous donnent de précieux indices sur les traits recherchés et sélectionnés par l’Homme depuis les – au moins – deux cent dernières années. Cette sélection va avoir un impact plus ou moins important sur les tendances comportementales que l’on peut retrouver chez les individus de la race. Ainsi, comprendre l’utilité (car oui, à la base il s’agit bien d’utilité) d’une race nous permet d’en savoir plus sur son probable tempérament, et éviter les potentielles erreurs liées à un “mauvais casting” de race.

Si j’insiste autant sur la fonction pour laquelle ont été sélectionnés ces chiens, c’est parce que dans mon métier d’éducatrice comportementaliste canin, j’observe une recrudescence de certains comportements qui sont directement en lien avec la sélection qu’a été faite sur la race à son origine lorsque le chien “va mal”, ou qu’il est dépassé par une émotion. 

Malheureusement c’est quelque chose dont l’on ne parle pas dans les fiches de races que l’on peut trouver sur internet, c’est pourtant un aspect important à prendre en compte lorsque l’on choisit la race de notre chien. 

Par exemple, et je précise encore une fois bien qu’il s’agit là de tendances, et non d’une généralité, un mal-être ou un état émotionnel excessif chez un chien de conduite de troupeaux, ne s’exprimera pas de la même manière que chez un molosse. 

Un border collie dépassé par ses émotions aurait plutôt tendance à  poursuivre des objets inappropriés, comme des voitures ou même des ombres (rappelons-nous qu’il a été sélectionné pour sa fixation), alors qu’un american staff (qui a été sélectionné à l’origine pour sa préhension lors des combats contre les taureaux) aura plutôt tendance à prendre quelque chose dans sa gueule et tirer pour s’apaiser, avec sa morsure puissante et bien serrée. 

De la même manière, les besoins du chien ne sont pas les mêmes en fonction des races, et même si tous les chiens devraient pouvoir se promener chaque jour, certaines races ont des besoins beaucoup plus importants que d’autres. Ces besoins non comblés peuvent alors causer des “problèmes” de comportement pour l’humain, dans le meilleur des cas le chien sera juste complètement obnubilé par son environnement par exemple dans le cas des chiens de chasse, ou encore causera des destructions à la maison, mais cela pourrait aussi mener à des comportements beaucoup plus problématiques comme de l’agression ou encore des stéréotypies, qui sont des comportements qui se répètent sans but ni fonction évidente, comme par exemple tourner sur soi-même ou marcher le long d’une clôture comme un lion au zoo, mais qui en réalité sont un signe de grand mal-être.

La fonction pour laquelle a été sélectionnée la race peut également avoir un rôle dans la socialité du chien. Par exemple, les chiens sélectionnés pour la garde ou la protection sont souvent moins sociables avec leurs congénères, que les chiens sélectionnés pour l’attelage ou la chasse à courre, et donc sélectionnés pour des aptitudes de travail en groupe.

Conclusion de l’histoire des races

Après toutes ces informations, il est temps pour moi de conclure cet épisode sur les races. 

Encore une fois, il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur l’origine des races de chiens, mais j’espère avoir réussi à rassembler ici le principal à retenir dans cette histoire de sélection effectuée par l’Homme depuis des millénaires. 

Comme nous l’avons vu tout au long de cet épisode, les chiens ont été maniés et sélectionnés par l’Homme depuis même leur domestication, où il aurait déjà probablement sélectionné les individus les plus adaptés à la cohabitation, avant de donner au chien ses différentes fonctions de gardien, compagnon de chasse, chien de traîneau, conducteur ou protecteur de troupeaux, ou tout simplement compagnon de vie pour l’humain. 

Le chien a donc connu différents rôles au cours de l’Histoire, et porte aujourd’hui encore les traces de ses origines.

Avec cet épisode, j’espère avoir éveillé les consciences sur l’importance de bien se renseigner sur les différentes races de chiens avant une quelconque adoption. Malheureusement il existe chez le chien des effets de mode, avec dans les années 90 le berger allemand en tête d’affiche, aujourd’hui le berger australien suivi de près par le Malinois. Je m’interroge très sérieusement sur le fait de choisir ces chiens comme chiens de compagnie quand on dispose de très peu de temps à dédier à son chien, si on sait que ces races ont des besoins très importants. Combien de malinois se retrouvent alors en SPA car devenus ingérables à la maison ? Les fiches de races sont aujourd’hui encore bien trop pauvres en informations, et bien loin de la réalité. 

Du coup, le meilleur conseil que je peux vous donner si vous êtes en réflexion pour choisir une race de chien qui vous convient, et de vous tourner vers un éducateur canin de confiance. Pourquoi ? Car nous voyons des centaines de chiens chaque année, et même si nous ne faisons pas de statistiques, nous sommes en mesure de voir et de vous dire quelle race présente quelles tendances comportementales, qu’il s’agisse des points positifs de la race mais aussi des points négatifs rarement cités quand on cherche des infos sur une race sur internet. C’est pour cette raison que chez Eduzen, nous proposons des RDV pré-adoption afin d’orienter les futurs propriétaires de chiens vers des races qui conviennent à leurs besoins et leurs quotidiens.

Pour en savoir encore plus sur l’origine des races, et la sélection faite par l’Homme, ainsi que son impact sur nos chiens d’aujourd’hui, je vous recommande le livre Mieux Choisir son chien, de Corentine Mahoudo et Ségolène Lagrée, plus connues sous le nom de Cynotopia, et avec lesquelles nous travaillons en collaboration pour vous proposer une réduction de 5€ sur le livre Mieux Choisir son chien, grâce au code CADEAUZEN. Vous pouvez vous procurer le livre sur le site de cynotopia.online.

Vous trouverez dans la description de l’épisode les sources principales que j’ai citées tout au long de celui-ci.

Si vous avez aimé l’épisode, je vous invite à le partager et à vous abonner à notre newsletter pour être informés des nouveaux épisodes. Je vous remercie pour votre écoute, et vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode du podcast Maître Zen Chien Zen.

 

Sources

Genetic Structure of the Purebred Domestic Dog, Parker et al., 2004

https://www.science.org/doi/abs/10.1126/science.1097406

Site francophone de la Fédération Internationale de Cynologie

https://www.fci.be/fr/Nomenclature/

How old are (Pet) Dog breeds, C. Jung & D. Porter, in Pet Behavior Science, 2019

https://www.uco.es/ucopress/ojs/index.php/pet/article/view/11494

Chien qui est relax avec des lunettes en forme de coeur

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